L’Union européenne divisée sur la situation au Venezuela

L’ultimatum de huit jours lancé par sept capitales européennes – Paris, Madrid, Berlin, Londres, Amsterdam et Lisbonne, rejointes au dernier moment par Vienne – a sans surprise été rejeté par le président vénézuélien en titre Nicolas Maduro. Dans un entretien avec la chaîne de télévision espagnole La Sexta dans la soirée du 3 février, il a clamé qu’il ne ferait « pas preuve de lâcheté face aux pressions » pour organiser un nouveau scrutin présidentiel.

Paris va donc consulter ses partenaires mais considère désormais, selon les propos du ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian sur France Inter, que « le président de l’Assemblée nationale Juan Guaido est, en tant que chef de l’Etat par intérim, habilité à organiser des élections présidentielles ». La veille, Nathalie Loiseau, secrétaire d’Etat aux affaires européennes, avait qualifié de « farce tragique » la proposition de Nicolas Maduro d’élections législatives anticipées.

Le Parlement, qui a proclamé Juan Guaido chef de l’Etat par intérim, a été élu en 2015 dans un scrutin régulier, alors que l’élection présidentielle de mai 2018 a été marquée par de nombreuses fraudes dénoncées par les observateurs internationaux. Les Européens, comme les Etats-Unis et la plupart des pays démocratiques, se sont refusés à reconnaître comme légitime le second mandat de Nicolas Maduro.