En Turquie, le soutien unanime au président vénézuélien Maduro vaut de l’or

Il est contesté en son pays, perçu comme un paria sur la scène internationale… mais il y a un pays où le président vénézuélien Nicolas Maduro jouit d’une popularité sans égale : la Turquie. Le hashtag « We are Maduro » y est tweeté et retweeté à l’envi.

Toutes les chapelles politiques – islamo-conservateurs, chantres du nationalisme, kémalistes aguerris, militants de gauche – le soutiennent. Les islamistes louent « le champion de l’anti-impérialisme », les marxistes saluent « le révolutionnaire ».

Dans un rare élan d’unanimité, les éditorialistes de la presse progouvernementale (SabahYeni AkitYeni Safak) et ceux de l’opposition (SözcüBirgünCumhuriyet) se sont mis à parler d’une seule voix. Maduro, disent-ils, est le jouet des puissances occidentales, les Etats-Unis au premier chef, qui veulent le renverser pour faire main basse sur les richesses du pays.

Trois ingrédients agrémentent la narration : le complot, la CIA, la manipulation des réseaux sociaux. Pour le reste, l’opposition n’existe pas et la crise économique est une vue de l’esprit. Et d’ailleurs, Nicolas Maduro n’est pour rien dans la transformation de son pays, décrit jadis comme le plus riche d’Amérique latine, en une nouvelle république de Weimar, où la population manque de tout et où les prix grimpent d’heure en heure.