Espagne : Podemos au bord de l’implosion

Le parti Podemos est-il devenu un frein plus qu’un outil pour la conquête du pouvoir ? C’est en tout cas ce qu’a laissé entendre le cofondateur du parti espagnol de la gauche radicale Iñigo Errejon. Jusqu’alors candidat de Podemos à la présidence de la région de Madrid, il a annoncé le 17 janvier son intention de se présenter aux élections régionales de mai pour la plate-forme rivale de la maire de la capitale, l’ancienne juge indépendante Manuela Carmena, baptisée « Mas Madrid » (« plus de Madrid »). Cette décision a été vécue comme une trahison par le secrétaire général, Pablo Iglesias, et sa compagne et numéro deux de la formation, Irene Montero, dans un moment compliqué pour Podemos.

Mis à mal dans les sondages qui augurent un recul de cinq points par rapport aux élections de 2016 en cas de nouveau scrutin – à 16 % d’intentions de vote –, le parti est en proie à de nombreuses crises internes dans les régions. En Galice, en Navarre ou en Estrémadure, les divergences entre les différents courants quant aux orientations stratégiques de la jeune formation sont telles que Podemos y est sans cesse au bord de la rupture. En Cantabrie et dans La Rioja, les primaires pour désigner le candidat aux élections ont été suspendues par la justice après des plaintes de candidats. Et en Catalogne, quatre secrétaires généraux se sont succédé en quatre ans. Mais aucune crise n’a provoqué un séisme comparable à celle provoquée par le départ d’Iñigo Errejon.