A Londres, le rejet massif de l’accord avec l’UE par les députés ébranle Theresa May et le Brexit

Un Brexit mis en doute, une première ministre en sursis, un pays en suspens. La déflagration produite par le rejet massif par les députés britanniques, dans la soirée du mardi 15 janvier, de l’accord sur le Brexit douloureusement négocié à Bruxelles par Theresa May depuis dix-huit mois, s’est avérée plus forte que les prédictions les plus alarmistes. Dans une Chambre des communes chauffée à blanc, 432 des 650 membres ont dit « non » au « deal » sur le divorce avec l’Union européenne (UE).

Moins d’un tiers des députés ont approuvé le texte de compromis. Cent dix-huit élus conservateurs sur un total de 317 ont fait défection à leur première ministre. En censurant l’action de Theresa May, les députés ont sanctionné son échec et l’ont, pour ainsi dire, dessaisie d’un dossier qui commence à exaspérer les Britanniques, pour tenter de prendre eux-mêmes la conduite des opérations.

En temps normal, pareille défaite, la plus cuisante jamais essuyée par un chef de gouvernement britannique, se serait traduite par une démission immédiate. Mais les circonstances n’ont précisément rien d’ordinaire.