Le monde englouti des mineurs de la Ruhr

Le 21 décembre 2018, la dernière mine de charbon d’Allemagne a cessé son activité. Un coup d’arrêt signant la fin de la houille dans la Ruhr et la remise en cause d’un modèle social longtemps porté par le SPD. Aujourd’hui, concurrencé dans son bastion par l’extrême droite.
 
Dans les toilettes de sa petite maison de mineur, à Duisbourg (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), Klaus Pütz a installé un temple dédié au charbon. Depuis le siège, dans la pénombre coupée par la lueur d’un tube de néon vert en forme de palmier, on pose le regard sur sa collection de reliques du fond. Il y a le gros bloc de houille brillant, frappé du pic et de la rivelaine dorés, emblème des mineurs. Posés à même le carrelage, près du lavabo, un marteau piqué de rouille et une vieille lampe. Et au-dessus de la chasse d’eau, un souvenir dédicacé de sa dernière descente dans le puits Prosper-Haniel de Bottrop, un mois avant sa fermeture définitive, le 21 décembre 2018.