Espagne : en huit mois, Pedro Sanchez a regagné l’électorat de gauche

Durant ses huit mois au pouvoir, le socialiste Pedro Sanchez s’est attaché, avant tout, à reconquérir le terrain politique perdu ces dernières années au profit du parti de gauche radicale Podemos. L’une de ses premières annonces a ainsi été son intention de procéder à l’exhumation de Franco du Valle de los Caidos, la basilique construite par des prisonniers républicains à une cinquantaine de kilomètres de Madrid. « Une démocratie ne peut pas se permettre d’avoir un monument à la gloire d’un dictateur », avait-il proclamé en juin 2018.

M. Sanchez pensait pouvoir sortir la dépouille momifiée du Caudillo avant la fin de l’été. Il a finalement dû passer par un décret pour vaincre l’opposition des petits-enfants du dictateur et des moines bénédictins qui veillent sur la basilique. Et a essayé de négocier avec la famille et l’Eglise, pour éviter le conflit ouvert. Jusqu’ici en vain. M. Sanchez pourrait désormais être tenté d’ordonner l’exhumation à la veille des élections législatives, comme un dernier coup d’éclat.

En Europe aussi, le dirigeant de 46 ans a joué une opération séduction. Son premier geste politique d’envergure a été d’accueillir le bateau de sauvetage de migrants Aquarius au port de Valence, avec 630 personnes à son bord. Alors que l’Italie et Malte le laissaient errer en Méditerranée, lui a ouvert les ports espagnols, revendiquant les « valeurs humanitaires de l’Europe ».