Au Royaume-Uni, le réchauffement climatique fait raccourcir les frites

Est-ce le souvenir de ces longues journées où, enfant, Charles Dickens travaillait le ventre vide pour six shillings par semaine dans l’usine de cirage Warren ? A longueur de pages, le génie de la littérature victorienne n’en finit pas de décrire, avec gourmandise, les mets dévorés par ses personnages. Et c’est lui le premier qui dépeint, en 1859 dans Le Conte de deux cités, ces « costauds segments de pommes de terre, frits dans quelques répugnantes gouttes d’huile », qui se vendent alors sur les trottoirs de Londres. Les fameuses chips,qui sont, accompagnées d’une généreuse portion d’églefin enrobé de panure, l’emblème gastronomique du Royaume-Uni depuis 1863, selon les historiens culinaires.

Mais Charles Dickens reconnaîtrait-il aujourd’hui les roboratives chips de ses romans ? Pas sûr, tant le précieux tronçon de tubercule semble avoir perdu de sa générosité, selon le Guardian. Dans son édition du jeudi 7 février, le quotidien britannique se fait ainsi l’écho d’un rapport de The Climate Coalition – qui regroupe cent trente organisations non gouvernementales (ONG) déterminées à agir pour l’environnement. D’après leurs conclusions, les frites britanniques ont été en moyenne trois centimètres plus courtes en 2018.