Les curiosités budgétaires du gouvernement italien

Certes, l’histoire parlementaire italienne ne manque pas d’épisodes rocambolesques. Pourtant, même pour le plus blasé des observateurs, la scène avait quelque chose de sidérant. Dimanche 30 décembre 2018 au soir, alors que l’Italie émergeait doucement des fêtes de Noël pour mieux se plonger dans celles du Nouvel An, le président de la Chambre des députés, Roberto Fico, a diffusé sur les réseaux sociaux une vidéo dans laquelle il apparaissait en bras de chemise pour présenter ses excuses aux Italiens.

Quelques instants plus tôt, le Parlement venait d’adopter en catastrophe le budget 2019, moins d’une semaine après l’apparition d’un « maxi-amendement » conçu en tenant compte des recommandations de Bruxelles – les mauvaises langues diront : sous la dictée de la Commission –, qui enterrait une bonne part des promesses des deux composantes du gouvernement, la Ligue (extrême droite) et le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème), tout en programmant de nombreuses hausses d’impôts et taxes, afin d’afficher un déficit budgétaire autour des 2 % du produit intérieur brut (PIB).

Pour ne pas terminer l’année sans budget, la majorité a donc dû accélérer la procédure, en raccourcissant au maximum le temps des débats. Résultat : le texte a été voté par des parlementaires ayant à peine eu le temps de prendre connaissance des nouvelles dispositions.